L'aube apparaît, les oiseaux se mettent à chanter, la fraîcheur et l'humidité de l'air semblent faire jaillir du sol des nappes de brume. La vallée est paisible, pas un air ne souffle et les feuilles mourantes des arbres ne frémissent pas ce matin. Rien ne laisse croire qu'un bain de sang a eu lieu cette nuit, si ce n'est que les quelques corneilles mantelées qui s'affairent déjà sur les restes sanguinolent du cerf abattu par la meute.
Soudain le silence s'installe, les corneilles s'envolent. Le grand prédateur arrive, méfiant malgré tout. La faible lumière de l'aube enveloppe la scène dans une ambiance mystique, fantastique. Le rythme de mon cœur s'accélère, la vision de ce loup sauvage, si proche, me décroche du monde un instant. J'en oublie presque de le photographier. L'émotion est puissante, les nombreuses heures d'affût dans le froid payent enfin. Je tremble, un mélange d'émotions indescriptibles m'envahissent : fascination, joie, reconnaissance, humilité...
Moins de trois minutes en compagnie de ce superbe animal. L'expérience se répètera a trois reprises ce matin là, de purs moments de bonheurs partagés avec ma compagne de vie et d'aventure Lucie du Hommet.
Loup gris, Abruzzes, Italie 2019.