La journée débute sur les crêtes, l'herbe trempée par la rosée du matin. Nous avons quitté de nuit le bas de la vallée nuageuse pour s'élever au dessus des brumes. Le jour se lève, les lumières sont sublimes. Privilégiés, nous sommes seuls ici à contempler une nouvelle journée commencer. Le froid se fait sentir. Une brise fraîche fait remonter les nappes de brume de la vallée. Elles viennent lécher les flancs de la montagne. L'automne n'est pas bien loin.


L'air est pur, le silence d'or. Les oiseaux habituellement bavards ici se sont faits discrets. Nombre d'entre eux sont déjà partis rejoindre des contrées plus clémentes. Les autres attendent que les rayons chauds du soleil les atteignent pour sortir de leur torpeur nocturne.
Rapidement, les premiers rayons frappent la crête. Ils inondent les étendues herbeuses de leur teinte dorée. Un régal pour les yeux, comme pour les premiers Isards qui apparaissent alors, non loin.

La toute petite troupe ne restera pas bien longtemps. En déplacement vers le versant nord du massif, elle passera rapidement derrière un relief , nous empêchant de les observer plus longuement.
Quelques minutes plus tard, deux individus, peut être des retardataires sortirons d'un petit ravin pour partir dans la même directions que la petite harde.


Nous reprenons la marche. La montée se fait plus raide et nous passons côté sud pour espérer croiser le chemin d'une harde qui se prélasse souvent le matin dans une combe tranquille. Sur la route, les trous des marmottes ne sont pas obstrués par les boules de poils grasses et dodues. Elles doivent encore être au fond de leur nid douillet, attendant que l'atmosphère se réchauffe.
Les quelques derniers arbres accueillent quelques instant un vol de superbes Venturons montagnards.

L'altitude des derniers arbres dépassée, nous parvenons doucement à la combe qui abrite régulièrement l'une des plus grosses hardes du massif. Nous croisons notre première et dernière marmotte de la journée, particulièrement bien nourrie ! En approchant de la combe, nous constatons que les isards sont un peu plus bas que leur position habituelle. Nous sommes en position de faiblesse et donc rapidement repérés. Mais le groupe reste assez peu perturbé par notre présence et finira par monter face à nous à une cinquantaine de mètres tout au plus.



Les prévisions météo, assez pessimistes au départ semblent s'être largement trompées. Le soleil est radieux pour le moment, et l'augmentation des températures accompagnant le milieu de matinée fait remonter la couche nuageuse jusqu'alors recouvrant presque entièrement le bas de la vallée. Les ambiances changent soudain, l'esthétisme de la brume est inimitable. Nous profitons alors d'un changement de direction des animaux pour réaliser quelques images différentes du début de la journée. De superbes opportunités de s'essayer à la photo d'ambiance !



Nous parvenons aux plateaux rocheux qui accueillaient la semaine précédente un groupe de Pluviers guignards. Seul l'envol de deux individus au passage des isards nous permettra de constater leur présence. Malgré une observation attentive et minutieuse de chaque détail dans l'herbe rase et dans les roches, nous ne parvenons pas à les trouver. Pourtant à de multiples reprises nous les entendrons émettre leurs sifflements caractéristiques. C'est le jeu !
Nous finissons la montée, croisons par la même occasion deux jeunes isards jouant dans un amas de rochers surplombant la vallée donnant sur l'Espagne. Nous décidons ensuite de faire une pause pour observer les immensités et commencer à attendre le passage des Vautours fauves gagnants de l'altitude grâce aux airs ascendants. Nous avons la chance de remarquer le passage d'une dizaine de Bondrées apivores, cependant un peu loin pour les prendre en photo.



Depuis le départ de la randonnée, nous sommes accompagnés de nombreux Traquet motteux. Bientôt ces derniers quitterons les landes pyrénéennes pour gagner l'Afrique, lieu d'hivernage de nombreux oiseaux.

Après un repas mérité, observant le ballet des vautours dans les nuages, nous entamons la descente. Le milieu de journée est moins propice à la rencontre avec animaux. Nous avons tout de même la chance d'être survolés à plusieurs reprises par des Vautours fauves, ailes immenses déployées et planant presque sans aucune perte d'énergie. Un fascinant oiseau, aussi impressionnant qu'indispensable.

Nous finissons à l'ombre des nuages qui ont eu du mal à apparaître. La sortie prend bientôt fin. La grande colline qui abritait la première harde du matin nous offre alors un dernier passage. Deux isards marchent tranquillement sur la crête, des paysages variés derrière eux. Un dernier cadeau pour une journée chargée de rencontres et d'ambiances changeantes.

On se retrouve bientôt pour de nouveaux récits d'aventure ! De nouveaux projets sont en cours de réalisation, restez à l'affût !